A l’occasion de la Journée des droits de la Femme, voici venu le moment pour moi de revenir sur mon parcours de femme chef d’entreprise.
Je raconte souvent que j’ai eu la chance d’être assez bien accompagnée, notamment grâce à l’impulsion donnée par la ville de Saint-Dizier à l’égard des entrepreneurs en général. Néanmoins, malgré un business plan bien ficelé, une stratégie d’entreprise argumentée et un apport personnel suffisant, j’ai dû me battre pour pouvoir obtenir les financements. Des financements que je suis parvenue à avoir grâce au soutien financier de mon compagnon qui a dû se porter garant. Je vous avoue que la première fois qu’une banque a exigé cela, j’ai été ulcérée et pourtant faute d’alternative sur le moment, j’ai cédé au « chantage ». Aurait-on procédé de la même manière s’il était agi d’un homme? Peut-être suis-je parano… mais je ne crois pas.
Etre une femme entrepreneur, c’est aussi, entrer dans des réseaux de chefs d’entreprise
Et c’est souvent là que le fossé entre hommes et femmes se creuse…
L’impression de ne pas toujours être prise au sérieux. Répondre à des questions du type, « Ah non, tu ne travailles pas à la maison? » ou s’entendre dire des choses comme « C’est bien, ça te laisse plus de temps pour t’occuper de ta fille »…
Pourquoi ? Ma fille n’a-t-elle pas de père ? Elle a besoin de sa mère à la maison ? Une femme ne devrait pas avoir d’ambition et devrait créer sa petite auto-entreprise à la maison, c’est ça ? Et le pire, c’est que ce genre de remarques ne proviennent pas que de la gente masculine. Bien au contraire !
A aucun moment, je ne culpabilise de faire des journées à rallonge
Malheureusement, ce qui freine l’ambition des femmes, ce n’est pas toujours la société patriarcale, mais bien souvent elles-mêmes, en essayant de rentrer dans un rôle que la société a construit pour elles. Non, je ne vais pas chercher ma fille à l’école à 16h30 ! Elle ne me l’a d’ailleurs jamais demandé. C’est son père qui l’amène et va la chercher à l’école. Et à aucun moment, je n’ai culpabilisé.
A aucun moment, je ne culpabilise de faire des journées à rallonge. De même que je ne me gêne d’amener ma fille au travail. Je ne vois pas en sa présence la preuve que je ne peux mener de front une carrière professionnelle et une vie de mère. J’y vois, au contraire, la chance que j’ai de pouvoir lui montrer qu’on peut être heureuse au travail, lui apprendre le goût de l’effort et des responsabilités. L’ensemble est conciliable si on rejette les schémas traditionnels pour imposer notre mode de vie et de travailler.
C’est ainsi que je conçois ma vie de chef d’entreprise, de femme et de mère. Et c’est ce qui me motive à poursuivre dans cette voie.
Suivez votre instinct,
Séverine, créatrice de Txperience